cas patient maigreur

J ai eu la "chance" de suivre lors d un stage T une jeune patiente anorexique dés son admission . Je l ai prise en charge à la demande de la diet senior;) Cela s'est trés bien passé dans tous les sens du terme y compris pour la patiente qui était trés motivée. J aimerais la prendre comme cas ( j ai eu à faire le choix parmi 5 cas pour le mémoire dont celui ci) Qu en pensez vous? terrain glissant ou non ??? Merci

Même si ce cas est très intéressant, je te déconseille fortement de la prendre pour ton mémoire, les TCAs ne sont pas très bien vus du jury car ils relèvent plus d'une prise en charge psychologique que diététique. Les personnes anorexiques mentales sont généralement des expertes en nutrition, c'est plus le comportement face à l'alimentation qui est à modifier.

Hors contexte du mémoire, pour une diététicienne, ce sont des patients dont la prise en charge est très complexe. Il faut essayer de leur donner les grandes lignes d'une alimentation équilibrée, les rassurer sur le fait que de manger suffisamment pour sa taille et son âge ne fera pas grossir démesurément (la plus grande crainte de la personne atteinte de ce trouble), déterminer avec eux ce qu'ils aimaient manger avant leur maladie et les encourager à réintégrer notamment les aliments caloriques, et surtout ne pas donner de plan alimentaire fixe. Cela rassure à la fois la personne qui a un "guide" à suivre mais le risque c'est de le suivre trop strictement et de paniquer dès qu'il y a en manquement, ce qui ne favorise pas la liberté alimentaire et donc la guérison.

Je parle en connaissance de cause, ayant moi-même connu une période d'anorexie mentale qui a débuté vers 12 ans et a connu son pic vers 17 ans. Hélas, plus c'est long, et "limité" à un contrôle absolu des ingestas sans arrêt de l'alimentation (pour ma part, c'était une limite systématique à 1500 kcal/jour, un genre de régime modérément hypocalorique mais trop bien suivi pendant des mois et des mois, ce qui m'a fait tomber en-dessous de la barre des 30kg pour 1,63m à 17 ans), plus cette maladie s'ancre dans la personne, reste latente et ressurgit avec plus de violence en cas de difficultés personnelles ou professionnelles. On n'en guérit jamais vraiment...

Pour ma part, même en mangeant tous les jours des glaces, des gâteaux et des pâtisseries, j'ai un mal fou à prendre un gramme, comme quoi cette maladie laisse vraiment des traces.