tous les articles du quotidien du médecin

Dr É. DE V.

Dal-Pan A., Blac S. Aujard F. « BMC Physiology », 2010.

Quotimed.com, le 23/06/2010

Nouvelle piste dans le traitement de l’obésité

Une équipe française (Fabienne Aujard et coll., CNRS et Muséum national d’histoire naturelle) montre que le resvératrol – un polyphénol présent dans la peau du raisin, les mûres et les cacahuètes – diminue la prise de poids chez des primates non humains, en l’occurrence des lémuriens.

Les chercheurs ont ajouté du resvératrol à la nourriture de microcèbes. Après 4 semaines, on a constaté que les animaux ont diminué leur prise alimentaire de 13 % et augmenté leur taux métabolique de repos de 29 %. L’ingestion de resvératrol a donc permis aux animaux de ralentir considérablement leur prise de poids à une période de l’année où ils présentent une tendance naturelle à engraisser en vue de stocker un maximum d’énergie avant leur saison de reproduction. Une modification de la température a aussi été notée.

Ces résultats apportent de nouvelles informations concernant les effets du resvératrol sur le métabolisme énergétique et le contrôle de la masse corporelle chez les primates. Ils laissent entrevoir une meilleure compréhension des facteurs qui régissent l’obésité chez l’homme. Ce travail constitue une étape importante vers le développement de traitements contre l’obésité chez l’homme résultant d’un déséquilibre prolongé entre les apports et les dépenses énergétiques.

Dr L. A.

Quotimed.com le 01/07/2010


Le Pr Arnaud Basdevant chargé de piloter le plan contre l’obésité

Nicolas Sarkozy a chargé le Pr Arnaud Basdevant, chef de service nutrition à la Pitié (Paris), de piloter le plan obésité, dont les grandes orientations avaient été annoncées en mai dernier lors de la première journée européenne contre l’obésité.

Le plan triennal (2010-2012) vise à donner « une nouvelle impulsion » à la politique de prévention et de prise en charge afin d’enrayer la progression d’une maladie qui touche 14,5 % des adultes alors qu’un enfant sur six est en surpoids ou est obèse. « Le Programme national nutrition santé (PNNS) a permis des avancées remarquables en favorisant l’appropriation par les Français de messages de santé publique. Il faut poursuivre cet effort », indique le chef de l’État dans la lettre de mission adressée au Pr Basdevant.

Sur la base des propositions faites par la commission présidée par Anne de Danne, qui a remis son rapport en décembre 2009, il souhaite la mise en œuvre, d’ici la fin de 2012, d’un certain nombre d’actions : intensifier l’effort de recherche via une fondation de coopération scientifique associant l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN) à des partenaires publics et privés ; développer la prévention en améliorant l’alimentation scolaire, la restauration collective et la restauration solidaire et en développant l’activité physique pour la santé à l’école ; organiser d’ici 2012 le dépistage de l’obésité des enfants et une prise en charge de qualité sur tout le territoire, y compris l’outre-mer, en apportant une attention particulière aux populations fragiles afin de renforcer les liens entre prévention et prise en charge.

Le plan sera financé à hauteur de 140 millions d’euros sur 3 ans. Le Pr Basdevant travaillera en lien étroit avec les ministères concernés, en particulier Santé et Sports, Éducation nationale, Recherche et Enseignement supérieur et Agriculture, ainsi qu’avec leurs partenaires publics et privés.

Le chef de l’État souhaite, par ailleurs, mobiliser tous les partenaires de la prévention et de la prise en charge, système de santé, acteurs institutionnels, associations, médias, entreprises. Une charte « conférant un caractère solennel à leurs engagements respectifs » devra être signée avant le 30 juin 2011.

Le Pr Basdevant est également nommé vice-président du comité de pilotage du PNNS, qui intégrera le nouveau plan dans son volet « lutte contre l’obésité ».

Dr G. B.

« Cell Metabolism », 6 juillet 2010.

Quotimed.com, le 07/07/2010


Deux protéines impliquées dans la prise de poids

De Dallas, au Texas, arrivent deux découvertes, très fondamentales, mais riches d’intérêt sur l’utilisation des calories par l’organisme. Elles portent sur le contrôle hypothalamique de la dépense énergétique.

La première est due à l’équipe de Joel Elmquist, qui s’est intéressée à la réponse thermogénique, c’est-à-dire à l’augmentation de la température corporelle à la suite d’un repas riche en graisses. Les chercheurs ont constaté, sur un modèle de souris, qu’une enzyme située dans la zone ventromédiale de l’hypothalamus, la kinase PI3, permet de brûler l’excès de calories ingérées au cours du repas gras. À activité égale, les rongeurs dépourvus de cette enzyme prennent plus de poids que les souris normales. Ils ont également constaté que les neurones de cette zone de l’hypothalamus requièrent la présence de PI3 pour contrôler l’activité de la leptine. Une hormone indispensable à la régulation énergétique de l’organisme.

La seconde découverte est le fait de l’équipe de Roberto Coppari et porte sur la protéine de la longévité SIRT1. Grâce à sa présence, les neurones hypothalamiques POMC (pro-opiomélanocortine) peuvent jouer leur rôle dans la diminution de l’appétit et dans la perte de poids. Le fait a été constaté sur des souris génétiquement modifiées pour ne pas exprimer SIRT1. Elles devenaient obèses. Les auteurs suggèrent que, chez des humains, une carence en SIRT1 pourrait expliquer la tendance à l’obésité en cas d’habitudes alimentaires de type hypercalorique.

Dr E. DE V.

« American Journal of Medicine », septembre 2010.

Quotimed.com, le 27/08/2010


L’allaitement, un effet anti-diabète pour la mère

Une étude américaine montre que les mères qui ne donnent pas le sein à leur bébé ont un risque accru de devenir diabétiques ultérieurement. Ce travail a inclus 2 233 femmes de 40 à 78 ans. Globalement, 56 % de ces femmes indiquaient avoir allaité un enfant pendant au moins un mois. Parmi les femmes qui n’avaient jamais allaité, 27 % ont développé un diabète de type 2. Elles avaient un risque de diabète presque doublé par rapport aux femmes qui avaient allaité et à celles qui n’avaient jamais eu d’enfant. En revanche, les femmes qui avaient donné le sein à tous leurs enfants avaient un risque identique à celui des femmes qui n’avaient jamais eu d’enfant. Ces différences persistaient même après prise en compte de l’âge, de l’origine ethnique, de l’activité physique et de la consommation de tabac ou d’alcool.

« Notre étude donne une nouvelle bonne raison pour encourager les femmes à allaiter leurs enfants, au moins pendant le premier mois de la vie », indique Eleanor Bimla Schwarz (Pittsburgh), principal auteur de cette étude. « Les cliniciens doivent tenir compte des grossesses et des allaitements de leurs patientes pour les informer sur leur risque de diabète. »

S. H.

Quotimed.com le 27/08/2010


Plus d’un millier de cas de salmonelloses aux États-Unis

Depuis la mi-août, les autorités américaines doivent faire face à une vague de salmonelloses à Salmonella enteritidis liées à l’ingestion d’œufs frais. Entre le 1er mai et le 25 août 2010, quelque 1 700 personnes ont été contaminées. Plus d’un demi-milliard d’œufs ont été rappelés du marché. Seuls ces producteurs, Wright County Egg et Hillandale Farms, ont été cités comme la source de l’infection. Mais à travers leur distribution ce sont plusieurs dizaines de marques dans 22 États qui sont affectées. L’affaire inquiète les autorités dont la FDA (Food and Drug Administration) qui a réclamé davantage de pouvoir afin de mener des inspections et d’ordonner des rappels jusqu’ici « toujours volontaires ». Les premiers éléments de l’enquête en cours mettent en cause les aliments destinés aux poules. « Nous ne savons pas si les ingrédients dans les aliments (destinés aux poules) sont arrivés contaminés où s’ils ont été contaminés sur place », indique le Dr Jeff Farrar, un responsable de la FDA. « Cette contamination peut avoir de nombreux vecteurs dont des équipements ayant été partagés, des rongeurs ou des employés, nous n’écartons aucune de ces possibilités dans notre enquête », a-t-il précisé.

Dr G. B.

« American Journal of Clinical Nutrition » et « Journal of Nutrition », 26 août 2010.

Quotimed.com, le 30/08/2010

Le bêta-carotène favorise le passage du VIH dans le lait maternel

C’est un dilemme vis-à-vis des femmes séropositives pour le VIH et allaitant leur enfant que soulève une équipe américaine. Dans deux études, Eduardo Villamor et coll. montrent qu’une supplémentation en vitamine A et en bêta-carotène stimule l’excrétion du virus dans le lait. Or ces apports sont considérés comme importants dans les pays à forte prévalence du VIH.

L’une des deux études a été menée auprès de plus de 1 000 femmes infectées. Elles ont été divisées en 4 groupes. Trois d’entre eux recevaient quotidiennement 5 000 UI de vitamine A et/ou 30 mg de bêta-carotène (dose supérieure aux doses usuelles), au cours de la gestation et de la lactation. Les données ont été confrontées à celles d’un groupe témoin. Il est ainsi apparu que l’apport de bêta-carotène augmentait l’excrétion virale dans le lait indépendamment de la vitamine A, pour laquelle une action similaire n’a pu être exclue.

L’autre étude explique cet effet indésirable. Il surviendrait en raison du risque de mastite subclinique lié à ces molécules. Cet état inflammatoire favorise le passage de sérum riche en VIH dans les glandes mammaires et donc dans le lait.